Fourrures et forêts métissèrent les Montagnais
Regards sur les sang-mêlés au Royaume du Saguenay


Auteur : Nelson-Martin Dawson
Éditeur : Septentrion, Québec

Amérindiens, Premières Nations, Autochtones, histoire, peuples nomades, montagnets
petites nations du nord au XVIIe siècle, Mikouachakhi, Outakouamiouek, Mistassiniouek
Québec, Saguenay, Lac Saint-Jean, lac Mistassini
Champlain, Guillaume Delisle, père Barthélémy Vimont, le père Laure
sauvages, métisses, mulâtres, quarteron
Infériorité des canadiens-français, sang-mêlé, Half-blood ou Half-breed, Michblut et Halbblut


Montréal, le 2 août 2011


L'ouvrage fascinant d'un spécialiste qui dérange
Voici un livre qui nous raconte les Amérindiens, les peuples, les métissages avec les découvreurs et marchands européens, les noms qu'on leur donnait et le statut qu'on leur accordait. L'ouvrage ne se limite pas au Saguenay ou au Lac Saint-Jean mais traite aussi par exemple des métissages avec les Noirs à la Nouvelle-Orléans ou entre les Espagnols et les Indiens du Pérou.

Prenand assise sur de nombreux documents, dont entre autres les « traditionnelles relations des jésuites et à d'autres rapports de mission, mais aussi à l'abondante correspondance administrative coloniale [...] les volumineuses relations de Samuel de Champlain », on apprend ainsi à connaître des peuples dont on a vraisemblablement jamais entendu parler tels que les Mikouachakhi, Outakouamiouek, Mistassiniouek (on reconnaît le nom du lac) et d'autres petites nations du nord peu connues mais tout de même visitées par la percée missionnaire puisqu'elles vivaient dans ces régions à cette époque.

L'ouvrage contient de nombreuses cartes et tableaux rendant compte par exemple des déplacements, des arbres généalogiques et des extraits de recherches et d'archives. Il est complété par plus de 75 pages de notes en fin de volume, bibliographie imposante et index de noms et lieux.

Bon sang !
On nous explique les différents termes utilisés pour décrire les enfants nés de mariages ou de laisons illégitimes (inacceptables ?) allant de sang-mêlé à et de l'adaptation impeccable à la culture du mari, par exemple, des Amérindiennes qui épousaient un Blanc et aussi des déplacements d'un blanc ensauvagé.

EXTRAITS

« Les listes produites par le père Barthélémy Vimont en 1643 et par le père Laure en 1730 recoupent en partie le même territoire ; elles sont pourtant fort différentes. » (p. 22, Introduction)

« Ainsi, au XVIIIe siècle, on voit apparaître dans la langue française, comme dans la langue des autres métropoles coloniales, un vocable exprimant avec la même dévaluation tous les cas de figure : en France, on universalisa le concept de la mixtion dans un contexte de mission et on parla de sang-mêlé ; en Angleterre, où la suprématie de la race s'imposait avec plus d'acuité, le terme emprunta davantage une forme péjorative qui gommait la notion de mélange pour ne mesure que la demi-portion de sang pur; on parla plutôt des Half-blood ou des Half-breed, soit ceux qui n'étaient qu'à moitié génétiquement produits. Oscillant entre ces deux tendances, les Allemands utilisèrent indépendamment les termes Michblut et Halbblut.
[...]
quelques auteurs anglosaxons soutenaient sans vergngne la thèse de l'infériorité des Canadiens français sur la base de ce prétendu trait historique du mélange des sangs qui couraient dans leurs veines. Les hautains auteurs anglais qui alléguaient cette subordination fondaient en effet leur argumentaire sur l'hybridité, source de honte et gage d'exclusion. » (p. 16-17, Introduction)

« Il ressort dew cette narration que Moukoutagan ne prétendait pas avoir lui-même les pouvoirs de taxer le passage sur le lac Mistassini, mais qu'il reconnaissait ce pouvoir à Sesibaourat. Ce que ne dit pas le texte du père Albanel, c'est que Moukoutagan n'était pas Mistassiniouek mais Oukouingouechiouek,; rien de plus normal alors, q'il n'ait eu aucune prétention quant au passage sur le lac Mistassini. » (p. 106)

« Dans la version imprimée de la relation, on lit Papiraga8'ek. L'imprimeurprit le «8» du manuscrit pour un «P», erreur qui eut pour effet de confondre nombre de chercheurs. » (Notes, p. 91 à p. 94, Extrait de la note # 62, p. 246)

« Le croquis situe douze groupes nomadisant à proximité des Montagnets, lesquels ne figurent pas dans la nomenclature. Quant au treizième groupe, il s'agit des Attikamèques que l'on retrouve sur le Métaberoutin ; ils ne sont pas représentés sur ce croquis. Cette illustration emprunte à une esquisse du XVIIe siècle produite par le cartographe français Guillaume Delisle. » (Notes, p. 60 à p. 64, # 99, p. 241)

L'AUTEUR
Après avoir été pendant une dizaine d'années professeur d'histoire associé à l'Université de Sherbrooke, Nelson‐Martin Dawson est maintenant chercheur autonome à l'Université libre du Royaume du Saguenay (ULRS). La douzaine d'ouvrages qu'il a publiés jusqu'ici portent sur l'histoire socioreligieuse de la France et de la Nouvelle‐France et sur le choc de la rencontre entre l'Ancien et le Nouveau Monde. Spécialiste de la question amérindienne, dont le point de vue dérange parfois les puristes, l'auteur signe ici son cinquième ouvrage à l'enseigne du Septentrion.



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